éperonner

éperonner

éperonner [ ep(ə)rɔne ] v. tr. <conjug. : 1>
esperoner 1080; de éperon
1Piquer de l'éperon, des éperons. Éperonner son cheval.
Fig. aiguillonner, animer, exciter, stimuler. Elle « partit comme une flèche. La terreur l'éperonnait » (Martin du Gard). Éperonné par l'ambition.
2Mar. Anciennt Éperonner un navire, l'attaquer avec l'éperon.
3Vx Munir, chausser d'éperons. Être botté et éperonné.

éperonner verbe transitif Exciter un cheval à coups d'éperon. Stimuler quelqu'un, l'aiguillonner, l'animer : C'est l'ambition qui l'éperonne. Équiper un navire d'un éperon. Aborder un navire avec un éperon. ● éperonner (synonymes) verbe transitif Stimuler quelqu'un, l'aiguillonner, l'animer
Synonymes :

éperonner
v. tr.
d1./d Piquer (un cheval) avec les éperons pour l'exciter. éperonner sa monture.
|| Fig. Inciter vivement à agir. Le désir de vengeance l'éperonnait. Syn. aiguillonner, exciter, stimuler.
d2./d Aborder (un autre navire) en défonçant sa coque avec sa propre étrave.

⇒ÉPERONNER, verbe trans.
A.— Vx. Chausser, munir d'éperons. Éperonner un coq (Ac. 1932).
Rem. Ne se rencontre, ds la docum., qu'au part. passé en emploi adjectif.
B.— Usuel. [Le compl. d'obj. désigne un animal] Piquer de l'éperon, des éperons. Éperonner un cheval au sang. Il éperonna son cheval, partit au grand galop (CHAMPFL., Bourgeois Molinch., 1855, p. 80).
P. ext., rare. Aiguillonner. On aperçut Spendius penché sur son dromadaire et qui l'éperonnait aux épaules avec deux javelots (FLAUB., Salammbô, t. 1, 1863, p. 171).
Au fig. [Le compl. désigne une pers., plus rarement un attribut de la pers.] Inviter, pousser (quelqu'un) à aller de l'avant, à déployer plus d'activité ou d'énergie. (Quasi-)synon. aiguillonner, exciter, stimuler. Plusieurs considérations nous éperonnent et nous font aller en avant (KARR, Sous tilleuls, 1832, p. 156). Le bon Guiraud (...) le remontait, l'éperonnait de ses lettres chaleureuses (A. DAUDET, Crit. dram., 1897, p. 316). Sentir ma première leçon mal comprise avait éperonné mon désir d'éclairer différemment et plus puissamment les suivantes (GIDE, Immor., 1902, p. 429) :
Il répéta : — « Jenny! » Elle ne parut pas entendre, et partit comme une flèche. La terreur l'éperonnait. Mais son cœur était devenu si pesant qu'il lui semblait pareil à ces fardeaux intransportables qu'on traîne dans les rêves, et qui paralysent les fuites...
MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, p. 313.
Emploi pronom. réfl. Il s'éperonnait en vain. Impossible pour lui de rien sentir d'autre que la terreur de ce qui approchait (MAURIAC, Myst. Frontenac, 1933, p. 234).
C.— MAR. Briser la coque d'un navire ennemi au moyen d'un éperon dans la manœuvre d'abordage. Une (...) galère, qui avait tenté d'éperonner celle de Stachys, et qui manquait son coup (MILLE, Barnavaux, 1908, p. 306).
Rem. On rencontre ds la docum. le dér. éperonnement, subst. masc. Action d'éperonner. Sans doute l'avantage militaire capital de ce navire tient-il à la cuirasse de bois épais qui le garantit contre l'éperonnement (ROUSSEAU, Hist. transp., 1961, p. 98).
Prononc. et Orth. :[]. Var. cour. [] ds WARN. 1968. Cf. éperon. Le verbe est admis ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. 1. Ca 1100 esperoner « piquer (un cheval) de l'éperon » (Roland, éd. J. Bédier, 2996); 2. 1160-74 esperoné « muni d'éperons » (WACE, Rou, éd. A. J. Holden, III, 10597); 3. 1890-99 mar. (LEDIEU, CADIAT, Nouv. matér. nav., t. 2, p. 504). Dér. de éperon; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 56.

éperonner [epʀɔne] v. tr.
ÉTYM. V. 1080, esperoner; de éperon.
1 Piquer de l'éperon, des éperons ( vx Brocher). || Éperonner son cheval (→ Dégager, cit. 26).
1 (…) les trente chevaux s'élancèrent derrière elle et disparurent dans des tourbillons d'écume; mais elle avait touché l'autre rive, éperonnait son cheval, et reprenait sa course (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. III, p. 35.
Fig. Aiguillonner, animer, exciter, stimuler. || La rivalité qui l'éperonne.Au passif. || Être éperonné par l'ambition (cit. 12), par l'émulation.
2 Que la peur tout ensemble éperonne et retarde (…)
Mathurin Régnier, Satires, XI.
3 Il (Quasimodo) allait et venait, il frappait des mains, il courait d'une corde à l'autre, il animait les six chanteurs de la voix et du geste, comme un chef d'orchestre qui éperonne des virtuoses intelligents.
Hugo, Notre-Dame de Paris, II, VII, III.
4 C'est que le Premier consul avait littéralement éperonné les ingénieurs (…)
Madelin, Histoire du Consulat et de l'Empire, Vers l'Empire d'Occident, VIII, p. 99.
5 Elle ne parut pas entendre, et partit comme une flèche. La terreur l'éperonnait.
Martin du Gard, les Thibault, t. VI, p. 147.
2 (1890). Mar. Anciennt. || Éperonner un navire, l'attaquer avec l'éperon.
3 Vx. Munir d'éperon(s). || « Éperonner un coq » (Académie, 1932).
——————
éperonné, ée p. p. adj.
ÉTYM. (V. 1155).
1 Chaussé, muni d'éperons. || Être botté et éperonné (→ Armer, cit. 18; cheval, cit. 18).
6 (…) Balzac (…) célébrera cette « magnifique préface d'un livre magnifique », par laquelle Gautier est entré, dit-il, « fouet en main, éperonné, botté comme Louis XIV, en plein cœur du journalisme ».
Émile Henriot, les Romantiques, p. 208 (→ Fouet, cit. 1).
2 Bot., zool. Muni d'un éperon (B., 2.). || Calice, pétale éperonné, corolle, fleur éperonnée.
DÉR. Éperonnement.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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